Le CEP au cœur de la stratégie de Pôle emploi

Publié le 14 octobre 2016 (AFPA)

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Le Conseil en évolution professionnelle (CEP) est un élément central de la stratégie de Pôle emploi depuis 2012, estime son directeur général Jean Bassères. Qui estime que l’opérateur public a ainsi anticipé de deux ans la création du dispositif.

L’ambition de Pôle emploi est de devenir un expert de l’accompagnement des transitions professionnelles. Et pour atteindre cet objectif, il mise sur le Conseil en évolution professionnelle (CEP) qu’il est chargé de déployer auprès des demandeurs d’emploi en sa qualité d’opérateur national du CEP[1]. « Un tiers des demandeurs d’emploi reprend aujourd’hui un emploi sur un métier différent de celui exercé avant sa période de chômage », a précisé Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi, devant la presse, le 13 octobre 2016.

D’où l’importance pour ces derniers de pouvoir trouver rapidement auprès des conseillers de Pôle emploi les informations nécessaires pour comprendre le marché du travail, identifier leurs forces et leurs faiblesses et être outillés pour bâtir un projet professionnel. « Pôle emploi faisait du CEP sans le savoir avant même sa création [en 2013-2014, Ndlr] », assure Jean Bassères qui définit le CEP « non pas comme une prestation mais comme une ambition au cœur de la stratégie » de son organisme depuis 2012-2013.

Pour le directeur général de Pôle emploi, les différentes modalités d’accompagnement des chômeurs mises en place en fonction de leurs besoins à partir de 2013, puis l’internalisation de l’accompagnement renforcé (Activ’Emploi) sont autant de déclinaisons du CEP.

Sans oublier « les nouveaux services offerts grâce au déploiement du numérique, la spécialisation des conseillers, l’amélioration du traitement de l’indemnisation des chômeurs, le renforcement du diagnostic, le développement de l’accueil sur RDV, le repositionnement des 620 psychologues du travail et leur doublement d’ici 2019, la montée en compétences des conseillers (ils ont notamment été outillés sur le CEP) et des managers et le développement de l’approche par les compétences ».

Un prolongement de l’activité de Pôle emploi

Pour Jean Bassères, les trois niveaux du CEP (niveau1 : accueil individualisé, niveau 2 : conseil personnalisé, niveau 3 : accompagnement à la mise en œuvre du projet professionnel) tels qu’ils sont définis par le cahier des charges du CEP font entièrement partie de l’offre d’accompagnement proposée par Pôle emploi. C’est bien ce que le Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (Cnefop) avait reproché à l’opérateur (comme aux missions locales, à l’Apec et à Cap emploi) dans son premier rapport sur le CEP et le Compte personnel de formation publié en avril dernier[2].

D’après le Cnefop, si les Fongecif/Opacif avaient restructuré « en profondeur leur offre de services et souvent leur organisation » pour s’adapter au CEP, les « acteurs historiques du Service public de l’emploi » avaient « avant tout, considéré [ce dispositif] comme un prolongement de leur activité et (avaient) eu des difficultés à percevoir le saut qualitatif attendu ».

« Le CEP est un dispositif qui a été conçu par les partenaires sociaux pour les salariés, répond Jean Bassères à cette critique. Nous avons dû l’adapter au public des demandeurs d’emploi. » A priori une personne autonome dans sa recherche d’emploi ne se voit pas proposer un CEP sauf, si au cours de l’entretien avec son conseiller, elle émet le souhait de changer de métier.

Dans ce cas, elle repart dans le circuit des demandeurs d’emploi accompagnés et, à ce titre, peut avoir accès au CEP. C’est parce que le CEP figure au cœur de la stratégie de Pôle emploi que « dans chaque agence, les conseillers sont tous accompagnés » sur le déploiement de ce dispositif, insiste le directeur général.

Valérie Grasset-Morel

[1] Les quatre autres opérateurs historiques du CEP désignés par la loi du 5 mars 2014 sont les Fongecif/Opacif, l’Apec, Cap emploi et les missions locales.

[2] http://www.cnefop.gouv.fr/rapports-et-avis/rapports/cnefop-premier-rapport-sur-la-mise-en-oeuvre-du-compte-personnel-de.html